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LA VOIE DE PARADIS.

De ce vous vueil-je bien aprendre.
Par ceste reson entendez,
Vous qui la voie demandez
Por aler à Confession,
Que nus ne doit en sa meson[1]
Nul hom receter ne enbatre[2],
S’il ne veult tencier ou combatre.
Or oiez de son habitacle,
Où Diex ne fet point de miracle.

« Du fondement de la meson
Vous di, que tel ne vit mès hom.
I. mur i a de félonie[3]
Tout destempré à vilonie ;
Li sueil sont de désespérance
Et li pommel de meschéance ;
Li torchéis est de haïne.
D’autre chose que de faïne[4]
Fu cele meson enpalée,
Quar l’eudure[5] fu engelée.
Si en a esté coroucie
Quant sa meson est depecie.
De tristece est l’empaléure :

  1. Ms. 7633. Var. Mension
  2. Ms. 7633 Var. Ne se doit por riens née embatre.
  3. Ces vers rappellent le passage suivant du Fablel dou dieu d’Amours, pièce que j’ai publiée en 1834 chez Techener :
    De rotruenges estoit tos fais li pons ;
    Toutes les plankes de dis et de canchons,
    De sons de harpe les estaces del fons,
    Et les salijes de dous lais de Bretons ;
    Li fossés ert de soupirs en plaignant, etc.
  4. Fraternité.
  5. Ms. 7633. Var. Qu’a l’enduire.