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ADDITIONS.

Là a-el ses os assamblez :
Omers et li viex Claudiens,
Donat, et Parse, Préciens ;
Cil bon chevalier autoristre
Et cil bon escuier menistre
S’esmurent tuit avoec Granmaire
Quant ele issi de son aumaire.
Li chevalier d’Orliens s’esmurent
Qui des armes aus autors furent,
Mestre Jehans de Saint-Morisse,
Qui set les autors à devise,
Oede Garniers[1] et Balsamon
Qui avoit escrit .i. saumon
Sor son escu entre .ij. dars
D’un poivre chaut o le painars[2],
Plus noirs que c… à provoire,
Por les poisons roiaus de Loire
Et por boivre les vins d’Orliens
Qui nessent sanz gresse de fiens.
Lors n’i ot-il ne geu ne ris ;
Lor chemin tindrent vers Paris.
Dame Logique[3] l’oï dire ;
Si cria toute plaine d’ire :
« Lasse ! ai perdu mes confors
Quant Raoul de Builli est mors ! »
Ses genz manda devers Tornai,
Par dan Pierron de Cortenai,
Uns logiciens moult très sages.

  1. C’est peut-être le Garnier qui enseigna, au 12{e siècle, la grammaire à Paris avec tant de succès, et dont Pierre-le-Chantre vante le désintéressement. (Voyez Hist. litt. de la France, par les Bénédictins, t. IX, p. 144.)
  2. Ms. 1830. Var. O les pennars.

  3. Li seconde ars si est Logique,
    C’on apiele Dyalectique.
    Par li preuve-on voir ou faus,
    Qui font connoistre biens et maus :
    Cest ars preuve toute raison
    Par coi on set qu’est bien ou non.
    (Ms. 7534, fol. 178, L’image du monde.)