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ADDITIONS.

Qui n’avoit cure de lor tence,
Lessa les ars tençant ensamble.
A Paris s’en vint, ce me samble,
Boivre les vins de son celier[1],
Par le conseil au chancelier,
Où ele avoit moult grant fiance,
Quar c’ert le meillor clerc de France.
Mès d’un petit la tient à fole,
Que quant ele despute en s’escole
Elle lesse la droite clergie,
Et torne à la philosophie,
Et li ancien n’ont mès cure
Lire, fors livre de nature ;
Et la gent Grammaire perverse
R’ont lessié Claudien et Perse,
Ij. moult bons livres anciens,
Les meillors aus grammairiens ;
Tuit font la contralietez
De la bone ancienetez.
Fisique, Ypocras, Galien
Et cil hardi cirurgien[2].

    regardait comme la première et la plus sublime de toutes. Dans le langage de l’Université, les docteurs en idéologie s’appelaient aussi maîtres en divinité. » (Legrand d’Aussy.)

  1. « Ce trait de satire semblerait annoncer que la faculté de théologie avait la réputation d’aimer à boire ; et probablement elle ne la devait qu’aux repas qui étaient d’usage dans quelques-unes de ses cérémonies ou assemblées. » (Legrand d’Aussy.)

    Il paraît alors qu’on n’avait pas suivi très-rigoureusement l’article des statuts dressés en 1215, par une assemblée générale des maîtres et des docteurs, en présence du cardinal de Saint-Étienne, chargé par le pape de réformer et de raffermir l’état universitaire, lequel prescrivait que, dans les réceptions et les assemblées des maîtres, il n’y aurait point de repas (probablement parce qu’on en avait reconnu l’abus) ; mais qu’on pourrait cependant inviter quelques amis, pourvu qu’ils fussent en petit nombre.

  2. « Il paraît que les professions de chirurgien et de médecin, après avoir été longtemps réunies, furent enfin séparées, comme on le voit ici par ce vers, qui est en opposition au précédent, où la médecine est désignée par le nom de fisique ; mais les personnes qui exerçaient chacune de ces profes-