Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
427
ADDITIONS.

Li voloient crever les iex,
Quant Elenche et les .ij. Logiques,
Periarmaines et Topiques
Et livre de nature Étiques[1],
Dame Nigromance fisique
Et dan Boices et dan Macrobe,
Vestu d’une chétive robe,
Et Porfire vindrent le cors
Por fère Aristote secors.
Li lombart dame Rectorique
Poinstrent après Dialectique,
Jà soit ce que pas ne l’amoient,
Quar de petit la connoissoient ;
Mès maint preudomme i méhaignèrent
Por l’avoir qu’il i gaaingnièrent.
Prédicamens et sex Principes,
Dui bon achateor de tripes,
Poinstrent après dan Barbarime
Qui chevauchoit soi cinquentime.
S’ert-il homme lige Gramaire
Des meillors genz de son aumaire,
Mès il maintenoit cele guerre,
Qu’el païs Logique avoit terre.
Par trahison estoit tornez
Por ce qu’il ert de Poitau nez.
Icele pesme gent amère

  1. Noms des différents ouvrages d’Aristote. Le Périarmenès est son traité περὶ ἑρμηνείας. On trouve dans les statuts qui furent dressés en 1251, et dont nous avons parlé plus haut, les deux prescriptions suivantes : « Qu’on lira les livres d’Aristote sur la dialectique, tant ancienne que moderne, in scolis ordinariè, non ad cursum et que, les jours de fêtes, on ne lira que la philosophie et la rhétorique, et quadrivialia et barbarismum et ethicam, si placet, et quartum topicorum.

    On entendait par le mot ordinariè les leçons publiques des maîtres et régents, et par celui de cursoriè les cours particuliers réservés aux bacheliers durant la licence, cours que ces étudiants étaient forcés de suivre, et dont ils devaient rapporter une attestation scellée du scel du baccalauréat.