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ADDITIONS.

Là fu li sages Chatonez[1],
Avionès[2] et Panfilès[3] ;
Là portoit dan Théaudelès
Une banière mi-partie :
Toissu i fu par grant mestrie
Dan Sextis percié son escu
Que Malicia ot vaincu,
Qui painte estoit de l’autre part.
La banière comme liépart
Si voient tuit cil tupinel ;
Si légier sont, si isnel
Por .i. pou que il ne voloient,
Por .i. pou que il ne prenoient
Parmi ses piez dame Logique,
Astrenomie et Rectorique ;
Mès il sont si haut herbregies,
Qu’il les fièrent de lor corgies
Et des langues l’air et le vent.
Lor eles en encressent sovent,
Qu’eles en sont trestoutes grasses.
Les dames ont les langues lasses ;
Logique fiert tant en sa main
Qu’ele a mis sa cotele au pain.

  1. Il nous est parvenu, sous le nom de Caton, un ouvrage moral en vers latins hexamètres, traduit en vers romans au 13e siècle, et dont il existe une multitude de leçons très-différentes. C’est une compilation de proverbes et de maximes sans ordre ni méthode. En voici un quatrain :

    Quant tu sera bien éurés
    Ne soies pas asséurés :
    Fortune tourne en moult peu d’eure :
    Teus rit au main qui au soir pleure.

  2. Aviénus, poëte latin du Bas-Empire.
  3. On retrouve le nom de cet auteur dans le Roman du Renart contrefait :

    Si com Sénèque et Salomon,
    Socrate, Panfile, Cathon,
    Tulles, Marcialis, Grégoire,
    Orace, etc.

    Et plus loin :

    Panfile dit : « Douce parole
    Nourrist et attrait les amis. »