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LA VOIE DE PARADIS.

M’avoit doné li Rois de gloire,
Por raconter toute l’estoire
De la cité de Repentance,
Si seroie-je en doutance
Que pou ou noient en déisse
Ou que du tout n’i mespréisse.

Quant Jhésus fu resuscitez,
Lors fu fondée la citez,
Le jor de Pentecouste, droit
A ce point et à cel endroit
Que Sainz-Esperiz vint en terre
Por fère aus apostres conquerre
Le pueple des Juys divers.
Cele citez, ce dist li vers,
Est fermée de .iiij. portes
Qui ne sont esclames ne tortes ;
La première a non Remembrance
Et l’autre a non Bone-Espérance
C’on doit avoir ou Sauvéor,
Et la tierce s’a non Paor ;
La quarte est fète d’Amor-fine,
Et c’est cele qui s’achemine
A Confesse, qui tout nétoie :
Moult i a entrapeuse voie
Ainçois c’on i puisse venir
Qui ne met grant paine ou tenir.


Explicit la Voie de Paradis.