Je demandais, plus vivement que je ne l’aurais dû :
— Quand ?
— Dans quinze mois. Je la pressai encore :
— Pourquoi pas tout de suite ? Mais la fée eut cette réponse, digne d’une femme ordinaire :
— Parce que. Et elle ordonna :
— Forme un second vœu.
Après une longue réflexion, j’eus une moue d’indifférence et mes bras soulevèrent légèrement un geste embarrassé :
— Je ne vois pas ce que je pourrais demander… Je repris, avec hésitation, avec crainte :
— Être ministre, peut-être.
— Tu le seras dans cinq ans, si tu le désires encore.
Cette promesse, même si je l’avais prise au sérieux, ne m’eût pas donné grande joie. Cette fois, je ne réclamai point : « Pourquoi pas tout de suite ? »
Mais la fée m’aiguillonnait :
— Exprime un troisième vœu.
Bien que tout ceci, dans ma pensée, fût plaisanterie et bavardage, ma modération naturelle se révolta, et je dis :
— Je n’ai plus rien à désirer.