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le massacre des amazones.

trop commun. Oh ! la raideur longue d’une Sarcey calviniste !..

Mme Hector Malot est une adoratrice du veau d’or, mais qui l’exige massif. A peine dans le temple, elle vient à l’idole, la soupèse de ses bras émus mais vaillants. Si elle parvient à soulever le dieu, elle a une moue désappointée. Couvrant son dédain d’un air d’héroïsme, elle proclame : « Je t’aime, malgré ta pauvreté », puis se détourne, rapide, vers le plus prochain sanctuaire. Quand l’animal résiste d’un poids vainqueur et immobile, elle s’effare en une joie religieuse, se prosterne sur toutes les faces, le supplie de renoncer aux grâces trop frêles de l’enfance, de prendre la taille et les forces irrésistibles du taureau. Dans une hystérie éblouie, elle se roule sur le sol, doublement heureuse, à la fois Danaé et Pasiphaé. Souvent aussi, depuis que l’intelligence de son Hector vaincue par cet Achille qui s’appelle le temps, est étendue improductive, Marthe le remplace derrière le veau d’or. Dès que l’idole relève la queue, la prêtresse tend au bon crottin métallique des mains frémissantes et, les yeux braqués sur la promesse qui s’entr’ouvre, elle répète l’oraison jaculatoire de l’abbé Albéroni devant le derrière de Vendôme, qui devait