Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/165

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frappée au cœur par le projet anti-chrétien de son frère. Ces fadaises sont contées dans le style qui leur convient, et avec les élégances nécessaires. Ainsi la prise de voile d’une Juive convertie, d’une Irlandaise et d’une jeune fille noble retranche du monde « l’enfant d’Érin », « la fille d’Israël » et « la descendante des preux ».

Mme Dieulafoy n’est pas seulement une imagination suiveuse et un écrivain banal. Elle est aussi la plus étourdie des pensionnaires. Un protestant, qui demande la main d’une catholique, s’étonne de voir la bien-aimée ignorer à quelle religion il appartient : « Pourtant, s’écrie-t-il, j’en ai informé Mme de l’Espinet. » Et treize lignes plus loin, il dit de la même Mme de l’Espinet : « Elle le sait pourtant… À moins qu’elle n’ait confondu deux branches de ma famille. » Cette suite dans les idées et cette puissance d’attention grandit singulièrement ma confiance en les fameuses découvertes archéologiques du couple Dieulafoy.

Lequel des deux fut élève de l’École normale ? Quand j’entends une conférence de Léopold Lacour, abstraite et doctorale, hérissée de citations, de discussions de textes, de subtilités et d’ergotages, une de ces conférences où il conquiert la liberté avec les mêmes armes et le même charme dont Brunetière protège l’autorité,