Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/172

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sous prétexte de les écarter, trois ou quatre. Par exemple, la chronique s’intitule la Grande Amie. Séverine avertit d’abord : « Ce n’est pas la mer ». Suit un éloge de la mer. Elle reprend : « Ce n’est pas la nue », et vante la nue. Elle poursuit : « Ce n’est pas la terre », et la terre reçoit les hommages auxquels elle a droit. Elle réitère : « Ce n’est pas la nature », et chante un hymne à la nature. Et elle recommence ; « Ni l’infini des vagues, ni l’infini des cieux… ni… ni… Car… Mais… » Elle arrive enfin aux louanges banales de la mort. — Si elle veut s’attrister à l’Hôtel des Ventes, elle passe par le cimetière, par la Morgue, par l’hôpital, par la place de la Roquette, par l’amphithéâtre de dissection, endroits insuffisamment mélancoliques pour sa fantaisie de ce jour-là, arrive bien préparée au but de sa promenade. Il en est ainsi presque toutes les fois qu’elle n’a vraiment rien à dire. Par le développement négatif elle s’entraîne au bavardage direct. Il semble qu’elle recule devant le trou de sa pensée, prend du champ pour mieux sauter de l’autre côté de ce vide.

Joseph de Nittis fut un peintre charmant. Nul ne connut Paris mieux que cet Italien et ne l’exprima avec un amour plus élégant. Son esprit était d’ailleurs