Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/181

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trairement à la théorie qu’elle venait de développer, eut une influence si désastreuse sur sa vie entière. Dissimulés par une apparence de bonhomie, les exemples qu’elle eut sous les yeux furent autant, sinon plus pernicieux pour elle, que le spectacle du vice dans tout son cynisme, car, peut-être aurait-elle eu instinctivement la répulsion du mal, si on le lui avait montré dénué d’enjolivements et d’excuses ? » Les subjonctifs de sa femme ne lui semblent-ils point s’avancer aussi importants et gracieux que le ventre du papa Prudhomme : « Dix-huit années passèrent sans que ni l’une ni l’autre ne songeassent à changer la situation ? ».

Les aventures contées dans Mademoiselle Pomme sont aussi admirables que l’écriture. Le livre contient, mêlées assez gauchement, deux histoires. Les bons instincts d’une fille de courtisane luttent contre la contagion du milieu. Hélas ! le combat sublime pour bourgeois n’a pas le temps de s’achever et les questions posées n’obtiennent que des réponses dilatoires : la jeune fille meurt d’un accident au moment où le livre allait devenir difficile à faire et peut-être intéressant à lire. On y trouve aussi les malheurs d’un « garçon, doué d’une intelligence supérieure, qui aurait pu suivre une carrière brillante », mais qu’arrête, au moment où il allait décrocher une ambassade, « la pernicieuse intervention » d’une mauvaise femme. Les mamans bourgeoises permettront ce