Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/242

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Augustin Thierry, je la trouvais bien supérieure à ce marchand d’au-delà bourgeois pour lecteurs de la Revue des Deux-Mondes. Mais des lenteurs de la phrase, des longueurs de l’alinéa, du balin-balan endormi du chapitre, et de la répétition des mêmes effets, et du rabâchage des mêmes idées, et du recommencement des mêmes scènes, une brume d’ennui s’éleva qui, peu à peu, noya pour mes regards tous les mérites harmonieux. Je m’irritais de rencontrer pour la dixième fois le même dialogue piétinant et de voir admirables aspirations et merveilleux pressentiments devenir, hélas ! des bavardages.

Je ne suis ni occultiste ni aliéniste, et je ne me sens pas la compétence de juger les livres de Mme Lucie Grange, qui parfois signe Hab, parce qu’elle est aussi le médium Habimélah. La voyante du boulevard Montmorency publie des communications d’Hermès Trismégiste lui-même. C’est bien assez d’irriter tous les bas-bleus, sans m’attirer encore la colère d’une aile-bleue. Je préfère m’incliner respectueusement, lâche devant le mystère. Mon intelligence alourdie de chair n’aura pas la présomption de critiquer ce grand désincarné, et je tremble religieusement devant un livre écrit avec une plume d’esprit. Écoutez. C’est Habimélah qui parle :