à la fois autant de choses que tu en montres à ta divinité. L’esprit est accablé par cette pensée. Or quand une pensée accable l’esprit, elle est fausse.
Regarderons-nous comme fausses toutes les pensées qui accablent l’esprit de Porcus ?
Tu railles, Épictète.
Alors quel est l’esprit que nous choisirons ? Quelle balance déclarerons-nous capable de porter et de peser toute la vérité ?
Prends garde, Épictète. Tu vas réjouir Fluctus.
Ne crains rien, Serenus. Mais ne regarde plus comme une opposition invincible de la raison ce qui n’est qu’un caprice et une faiblesse de l’imagination.
Pourtant…
Pour moi qui sais et qui aime l’harmonie de l’univers, ce qui serait vraiment incompréhensible, c’est que la divinité ne connût pas tout à la fois. Si tu enfouis une statue de Phidias, en laissant la tête découverte, un sculpteur te dira la taille de la statue. Et peut-être il devinera sa pose, quel dieu elle représente, quels attributs porte sa main. Car il sait que dans une statue le tout est en rapport avec chacune des parties. Mais le monde est mieux ordonné qu’une statue de Phidias et Dieu est plus intelligent que le sculpteur qui nous expliquerait ces choses. Le moindre détail nécessite l’univers et, regardé par des yeux assez pénétrants, le contient. Dans ce ruisseau dont tes doigts