Page:Ryner - Petit manuel individualiste, 1905.djvu/11

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en mourant dans les supplices et au milieu des injures de tous, nous serions heureux.

Ce sommet de sagesse est-il abordable à tous ?

Ce sommet est abordable à tout homme de bonne volonté qui se sent un penchant naturel vers l'individualisme.

Quel est le chemin intellectuel qui conduit à ce sommet ?

C'est la doctrine stoïcienne des vrais biens et des vrais maux.

Comment appelle-t-on encore cette doctrine ?

On l'appelle encore la doctrine des choses qui dépendent de nous et des choses qui ne dépendent pas de nous.

Quelles sont les choses qui dépendent de nous ?

Nos opinions, nos désirs, nos inclinations, nos aversions, en un mot toutes nos actions intérieures.

Quelles sont les choses qui ne dépendent point de nous ?

Le corps, les richesses, la réputation, les dignités, en un mot toutes les choses qui ne sont point du nombre de nos actions intérieures.

Quels sont les caractères des choses qui dépendent de nous ?

Elles sont libres par nature ; rien ne peut les arrêter ou leur faire obstacle.

Quels sont les caractères des choses qui ne dépendent point de nous ?

Elles sont faibles, esclaves, sujettes à beaucoup d'obstacles et d'inconvénients, et entièrement étrangères à l'homme.

Quel est l'autre nom des choses qui ne dépendent pas de nous ?

Les choses qui ne dépendent pas de nous s'appellent aussi les choses indifférentes.

Pourquoi ?

Parce qu'aucune d'elles n'est un vrai bien ou un vrai mal.

Qu'arrive-t-il à celui qui prend les choses indifférentes pour des biens, ou pour des maux ?

Il trouve partout des obstacles ; il est affligé, troublé ; il se plaint des choses et des hommes.