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Le souple professeur Charles-Brun a un frère roide et censeur.

M. Pierre Brun n’écrit ni en français, ni en iroquois, mais bien en universitaire. L’universitaire est une langue qui comprend, comme le grec, plusieurs dialectes ; mais ils sont plus difficiles à classer. Au point de vue syntaxique, on y distingue surtout l’aimable dialecte du que ajouté qui rend si séduisant le sourire de M. Brunetière, et le dialecte pirouette, que quelques-uns prétendent imité du Sainte-Beuve. Mais peut-être vaut-il mieux distinguer d’après le vocabulaire. On aura alors : 1o le noble dialecte puriste ou docile, celui qui repousse avec terreur d’affreux néologismes comme « pittoresque » ou « sympathique » ; et 2o le dialecte enrichisseur ou révolté, dont M. Jean Richepin fait la gloire.

M. Pierre Brun parle ce dernier dialecte, avec moins de hardiesse toutefois que le touranien de la rue d’Ulm. M. Pierre Brun ne fait pas d’effets de torse, pour cause, et les poids qu’il soulève n’effraieront personne. Il n’a pas eu le courage de refaire sa rhétorique