Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/287

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verselle et qui n’a plus d’obstacle sur quoi s’exercer. Il lui faut une nouvelle entreprise, et d’un autre ordre. Il veut transformer sa conquête matérielle en conquête morale. Il y a dans ce pays une pensée, différente de la pensée européenne, mais peut-être fraternelle et non contradictoire. L’auteur nous traîne trop longtemps à la recherche de la mystérieuse Idée, excite notre curiosité jusqu’à la fatiguer, nous fait espérer et réclamer trop d’extraordinaire. Après la maladresse d’exciter nos exigences, il a la charlatanerie de les déclarer satisfaites. Il nous déclame en solennité, avec, autour de la Parole, beaucoup de miousic, de symbole et de mise en scène : « Les Hindous sont des Aryas comme les Européens. Les Européens viennent de l’Inde. » Claude Laigle s’acharne sur la précieuse idée qui lui fut plus difficile à conquérir qu’un continent. Il découvre qu’il faut revenir au berceau, mentalement, non physiquement, et que sa victoire est antinaturelle et précaire : les mouvements des peuples vont toujours de l’est à l’ouest. Et il trouve la raison de cette loi dans le sens du mouvement de la terre. Cette dernière méditation, conduite avec art, m’apporterait d’agréables