Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/212

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qu’il en manquait une. Il pensa qu’elle s’était trop avancée sur la falaise, et qu’elle avait glissé jusque sur les rochers. Il se mit à sa recherche, et descendit sur la grève par le sentier de la pointe du Heussé, regardant partout s’il ne retrouverait pas le corps de sa vache. Il ne la vit nulle part, mais s’étant approché de l’entrée de la Houle de Chêlin, il remarqua des bouses sur les rochers d’alentour, et il se dit :

— Bien sûr, c’est le matelot Faîto qui est revenu et qui l’a prise pour se venger de moi.

Il raconta la chose à ses parents ; mais ils ne voulaient pas le croire, n’ayant jamais été volés auparavant. Un mois après, deux moutons qui pâturaient dans le même champ disparurent à leur tour.




— Cette fois, dit le matelot, je suis certain que Faîto m’a reconnu, et qu’il m’en veut.

— Vous avez rêvé tout cela, répondaient les femmes.

— Rêve ou non, disait le matelot, je guetterai le coquin, et j’en aurai le cœur net.