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grande scène parisienne. Elle se retira dans le pays qui l’avait vue naître, auprès de sa mère qui vivait encore. Or, qui retrouva-t-elle ? Qui revit-elle après une si longue absence ? — Le petit cousin de jadis, le vivant complice de sa première faute. Et cela se termina par un mariage. Encore un !… Cette fois ce devait être le dernier. Quelques années après, Mme de Villedieu qui, pour se distraire de la monotone vie de province qu’elle menait, s’était laissée aller peu à peu à la boisson, mourait dans une presque misère physique et matérielle.

On ne connaît pas exactement la date de cet événement. Les uns disent 1683, les autres 1692 — mais les renseignements probants font défaut pour fixer ce point important.

BIOGRAPHIE DES ŒUVRES POÉTIQUES : Récit en prose et en vers de la Farce des Précieuses, Paris, 1659. — Manlius Torquatus, tragicomédie, Paris, 1662, in-12. (Représentée à l’Hôtel de Bourgogne la même année). — Recueil de Poésies de Mlle Desjardins, dédié à Mme la duchesse Mazarin, Paris, 1662, in-12. — Le Carrousel de Monseigneur le Dauphin et autres pièces non encore vues, Paris, 1662, in-12. — Nitétis, tragédie, Paris, 1664, in-12. (Représentée à l’Hôtel de Bourgogne le 27 avril 1663). — Le Favori ou la Coquette, tragi-comédie, Paris, 1665. (Représentée la même année par la troupe de Molière). — Nouveau recueil de quelques pièces galantes faites par Mme de Villedieu, autrefois Mlle Desjardins, Paris, 1669, in-12. — Fables ou Histoires allégoriques, Paris, 1670, in-12. — Nouvelles œuvres mêlées de Mme de Villedieu, Lyon, 1696, 4 part, in-12.

À CONSULTER : Tallemant des Réaux : Historiettes. — De La Porte : Histoire littéraire des femmes françaises, Paris, 1769, 5 vol. in-8. — Odolant Desnos : Mémoires historiques sur la ville d’Alençon et sur ses seigneurs, 1787. — Hauréau : Histoire littéraire du Maine, 1843-1847, 4, in-8. — Louis Ménard : La Fontaine et Mme de Villedieu, Paris, 1882. — Anatole de Gallier : Madame de Villedieu, Paris, 1883, in-8o. — Alphonse Séché et Jules Bertaut : Une aventurière de lettres au xviie siècle : Madame de Villedieu (Mercure de France, 15 février 1907) ; L’Evolution du théâtre contemporain, Paris, 1908, in-18. — Et surtout le livre de M. Emile Magne : Madame de Villedieu, Paris, 1907.


JOUISSANCE


Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée ;
Aujourd’hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.

Ta flamme et ton respect m’ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements je mets tout mon bonheur,
Et je ne connais plus de vertu ni d’honneur
Puisque j’aime Tirsis et que j’en suis aimée.