Page:Sée - Les Origines du capitalisme moderne.djvu/106

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or Double hand fire office. On voit même se créer des assurances sur les mariages. Remarquons, en effet, le lien qui existe entre l’assurance et le jeu, la spéculation ; si l’assurance est une garantie de sécurité pour celui qui la contracte, il y a pour l’assureur, surtout en matière maritime, un « risque », suivant le mot usité à cette époque. Le développement des assurances est l’un des phénomènes qui caractérisent les progrès du capitalisme.

Ainsi, l’on voit comment et pourquoi, en Angleterre, le capitalisme financier prenait une consistance de plus en plus grande. Bientôt, Amsterdam ne sera plus la seule place disposant d’un énorme stock monétaire. L’Angleterre, après le traité de Methuen, de 1703, reçoit du Portugal beaucoup d’or venant du Brésil ; elle se constitue ainsi de grandes réserves de métaux précieux[1] et tend, dans la seconde moitié du siècle, à succéder à Amsterdam comme capitale de la finance internationale[2]. Cependant, l’Angleterre n’a pas une organisation bancaire aussi développée que la Hollande ; jusque vers la fin du XVIIIe siècle, il existe encore peu de banques provinciales ; ce fut même une gêne, pour la grande industrie, à ses débuts. Bien des négociants se livraient encore accessoirement à des opérations de banque.


4. En France, les progrès du capitalisme sont moins intenses et plus lents. — Le développement du capitalisme en France, même au XVIIIe siècle, est bien plus lent qu’en Angleterre. On se l’explique si l’on songe que le commerce extérieur et surtout le commerce maritime et colonial y sont beaucoup moins florissants.

  1. Daniel de Foe, (A tour through the Great Britain, éd. Cassell, 1898, p. 145 et suiv.) note, qu’on service de paquebots, qui vient de s’établir entre les ports de Cornouaille et Lisbonne, transporte beaucoup d’or à destination de Londres. Cf, aussi Bento Carqueja, O capitalismo moderno e as suas origens em Portugal, 1908.
  2. Sur ce qui précède Cf. J. G. van Dillen, ouv. cité.