Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/107

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Geneviève.

Parce que je savais, mon oncle, que vous aviez du chagrin du départ de Georges, et j’en étais attristée pour vous.

M. Dormère.

Ma chère amie, au lieu de t’affliger pour moi après le départ de mon fils, tu aurais mieux fait de ne pas rendre cette séparation nécessaire.

Geneviève, étonnée.

Comment aurais-je pu l’empêcher, mon oncle ?

M. Dormère.

En n’ayant pas sans cesse des discussions avec Georges ; en ne le poussant pas à mille petites sottises qu’il n’aurait pas faites sans toi, en ne te plaignant pas de lui à ta bonne, à tes amis. Tu as rendu la vie insupportable à Georges, et j’ai dû dans son intérêt me séparer de mon fils unique.

Geneviève, pleurant.

Oh ! mon oncle, je vous assure que je n’ai rien fait de ce que vous supposez. J’ai au contraire évité de me plaindre de Georges, et d’en mal parler ; et si ma bonne et mes amis voyaient qu’il ne me traitait pas toujours très bien, ce n’est pas ma faute, je vous assure.

M. Dormère.

Tant mieux pour toi si tu as fait comme tu dis. Je t’engage à sécher tes larmes ; je déteste de voir pleurer. Va avec ta bonne, tu me retrouveras à déjeuner. »

Geneviève quitta son oncle ; elle pleura quelque temps dans le vestibule, assise sur la dernière