Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aimer petite Maîtresse ; moi jamais aimer lui.

Geneviève.

Oh ! Rame, ne dis pas cela ; je t’assure qu’il a été très bon ; demande à ma bonne. Ne sois plus fâché, Rame ; je t’en prie, tâche de l’aimer, tu me feras tant plaisir !

Rame.

Moi peux pas ; oncle trop mauvais ; toujours mauvais.

Geneviève.

Tu veux donc me faire de la peine, mon bon Rame, toi qui m’aimes tant ?

Rame.

Oui, moi aime petite Maîtresse ; mais moi dis : Oncle pas aimer petite Mam’selle : oncle jaloux. Tous aimer petite Maîtresse ; tous pas aimer garçon Georges ; oncle pas pardonner, jamais. »

Geneviève se mit à rire, embrassa Rame, le cajola, le supplia si bien, qu’il consentit à promettre d’aimer M. Dormère ; mais l’air dont il fit la promesse fit sourire Pélagie, qui se disait que Rame avait trouvé le motif de l’antipathie de M. Dormère et que Geneviève en serait victime tant qu’elle resterait chez lui.