Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/128

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Le jardinier, vivement.

Mlle Geneviève ne touche jamais à rien, Monsieur ; je suis bien sûr que ce n’est pas elle.

M. Dormère, sèchement.

Je ne vous demande pas votre avis ; gardez vos réflexions pour vous. Ce qui est certain, c’est que les abricots n’y sont plus.

Le jardinier.

Mais voici les noyaux, Monsieur ; encore tout frais, au pied de l’espalier.

M. Dormère.

C’est vrai. Cueillez dans les autres arbres six abricots bien mûrs. »

Le jardinier en apporta six très bons, mais beaucoup moins beaux que ceux qui avaient été mangés par Georges. M. Dormère lui en fit manger deux et garda les autres pour les partager avec Jacques.

« Geneviève a certainement mangé ceux que j’avais gardés pour mon pauvre Georges, se dit-il avec humeur. Vilaine petite fille ! »

En revenant près du château, Georges vit Jacques et Geneviève qui lançaient des flèches.

Georges.

Tiens ! Rame leur a fait des arcs et des flèches, et moi je n’en ai pas.

M. Dormère.

Tu vas en avoir, mon pauvre enfant.

Georges.

Mais Rame ne voudra pas m’en faire, papa ; il me déteste.