M. Dormère ne dit plus rien. Il relut la lettre, la mit dans sa poche et jeta sur Georges un regard de reproche.
Le déjeuner continua silencieux et triste ; Jacques avait reconnu la lettre que le Père avait remise à Georges et qui était décachetée. Mlle Primerose se douta de ce que c’était ; Georges craignait les reproches de son père, et Geneviève avait peur de l’air sévère de son oncle.
Quand on fut sorti de table, M. Dormère dit à Georges de le suivre dans son cabinet ; Mlle Primerose emmena Jacques et Geneviève dans le parc.
Quand M. Dormère fut en tête-à-tête avec son fils :
« Georges, lui dit-il, comment as-tu osé ouvrir cette lettre, la lire et la jeter dans le wagon pour me la cacher ?
Papa, j’avais peur que vous ne fussiez fâché contre moi ; je voulais ne vous la donner qu’en vous quittant.
Tu mens, mon pauvre Georges ; tu mens. Si tu avais voulu me la donner, tu ne l’aurais pas jetée dans le wagon ou dans la gare ; tu l’aurais soigneusement mise au fond de ta poche. Mais comment as-tu osé décacheter une lettre à mon adresse ? »
Georges baissa la tête et ne répondit pas.
Tu as vu que le bon Père, pour nous éviter la honte de ton renvoi, me prévient que tu ne seras