Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/176

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Geneviève.

Ma cousine, je suis sûre que Jacques ne le juge pas aussi sévèrement que vous le faites. Que crois-tu, toi Jacques ?

Jacques, après un peu d’hésitation.

Je crois… que Mlle Primerose a raison.

Mademoiselle Primerose.

Tu vois bien, Geneviève. Et Jacques le connaît à fond. On se connaît vite au collège. »

Jacques sourit et ne répondit pas.

Mademoiselle Primerose.

Je parie que M. Dormère va faire comme toujours ; il lui dira à la doucette : « Mon Georges, tu as eu tort. Ce n’est pas bien, mon pauvre enfant. Tu me fais de la peine, mon ami. Je t’aime tant, mon petit Georges. Sois sage à l’avenir ; ne recommence pas, mon chéri. »

« Et voilà la seule réprimande qu’il aura. Et moi je veux le punir. Je veux vous emmener chez Mme de Saint-Aimar pour qu’il ne nous trouve pas. Dépêchons-nous ; marchons un peu rondement ; il ne pourra pas nous trouver ; il n’osera pas aller chez les Saint-Aimar ; il cherchera, il pestera, il sera furieux ; ce sera une juste et trop légère punition de son horrible conduite. »

Jacques trouva l’idée excellente et doubla le pas tout en encourageant Geneviève, qui s’apitoyait sur Georges et demandait grâce pour lui. Mlle Primerose, enchantée de son invention pour punir Georges, marchait aussi vite qu’elle pouvait, et se retournait souvent pour voir si elle ne l’apercevait pas. Bientôt