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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/178

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rait bien y avoir quelque chose de plus qu’une simple discussion ; cela ferait de la peine à mon oncle ; il est très bon pour moi, je serais désolé de le mécontenter.

Geneviève.

Tu as bien raison ; Louis et Hélène seront très utiles pour empêcher Georges de se trop laisser aller. Et à présent, faisons une partie de croquet. »

Ils passèrent tous les quatre deux bonnes heures à jouer ensemble ; après un repos d’un quart d’heure dont ils profitèrent pour faire un copieux goûter, ils prirent congé de Mme de Saint-Aimar ; elle promit à ses enfants de leur envoyer la voiture à huit heures avec leur bonne, et ils partirent tous en courant. Le retour dura plus d’une demi-heure, parce qu’ils s’arrêtaient souvent pour cueillir des fleurs et des joncs à tresser, pour gravir des fossés, pour cueillir des noisettes.

En approchant du château de Plaisance, ils aperçurent Georges qui dormait sur l’herbe, à l’ombre d’un gros chêne.

Mlle Primerose leur fit signe de ne pas faire de bruit ; elle s’approcha tout doucement et lui posa sur l’estomac une poignée de noisettes déjà cassées et vides. Puis, emmenant les quatre enfants dans un massif, ils se cachèrent pour assister au réveil de Georges. Ils poussèrent tous ensemble un hou ! hou ! lamentable ; Georges s’éveilla, regarda autour de lui, ne vit personne et aperçut les noisettes sur son estomac.

« Qui est-ce qui m’a mis cela ? s’écria-t-il avec