son oncle, ainsi que la froideur qu’il lui témoignait de plus en plus.
Mlle Primerose acheva le portrait de Geneviève et entreprit celui de Rame peint à l’huile. Il était difficile de le faire poser convenablement, car il avait tellement envie de voir, qu’à chaque instant il quittait sa place pour juger de la ressemblance ; le jour où elle couvrit de noir le visage et les mains, il se laissa aller à une joie si bruyante et si exaltée que Mlle Primerose fut obligée de le gronder sérieusement.
« Rame, si vous continuez à remuer et à rire aux éclats, je laisserai là ma peinture ; je ne finirai pas votre portrait et vous resterez sans nez et avec les yeux pochés. Ce sera joli.
Oh ! bonne Mam’selle ; moi peux pas ! Moi rire pas par méchanceté ; moi si content ! moi peux pas tenir la bouche fermée. Bien sûr, bonne Mam’selle, moi être bien sérieux. Moi voudrais tant voir comment Mam’selle fait yeux à Rame, et nez à Rame, et bouche à Rame.
Mais comment puis-je faire vos yeux, quand vous les roulez de tous côtés ; le nez, quand vous tournez la tête à droite, à gauche ; la bouche, quand vous parlez, quand vous montrez les dents en riant ?
Ça fait rien, ça fait rien, Mam’selle ; vous faire les dents ; les dents à moi jolies, blanches.