Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/211

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enfui en poussant ce cri terrible, Rame sanglotait devant son portrait.

Rame.

Vous venir voir, Mam’selle Primerose, vous voir, petite Maîtresse : pauvre Rame diable, pauvre Rame des cornes, Rame plus habit rouge grand chef. Pauvre Rame ! Rame mourir de chagrin ! »

Geneviève pleurait du désespoir de son pauvre Rame ; Mlle Primerose était consternée.

Mademoiselle Primerose.

Tu es sûr que c’est Georges qui a fait cela ? Tu l’as vu ?

Rame.

Moi voir Moussu Georges monté sur chaise et faire noir habit. Moi pousser grand cri et courir chercher Mam’selle Primerose et petite Maîtresse. Quoi faire, bonne Mam’selle ? Comment laver ?

Mademoiselle Primerose, avec joie.

Laver ! la bonne idée ! Vite, un torchon, de l’huile. Je vais tout raccommoder !

Rame.

Voilà torchon. Comment torchon raccommoder ?

Mademoiselle Primerose.

Tu vas voir. Va vite demander à Pélagie trois vieux chiffons et de l’huile.

Mlle Primerose décrocha le tableau, le posa sur son chevalet et avec le torchon se mit à enlever la couleur encore toute fraîche du visage, puis de l’habit, et le tout reprit sa couleur ; elle acheva le nettoyage avec les torchons et l’huile qu’apporta Rame. En un quart d’heure il ne restait rien des