Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/220

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Georges. — Reste, toi, continua-t-il en s’adressant à Georges qui cherchait à sortir. Mais, avant de laisser partir ta cousine et Rame, demande-leur pardon. — Tout de suite. — Obéis-moi. — À genoux ! » Et, appuyant ses mains sur les épaules de Georges, il le força à se mettre à genoux et à répéter les paroles d’excuses qui lui dictait son père.

« À présent, dit M. Dormère, laissez-moi, ma cousine, et emmenez votre pauvre Rame. »

S’approchant de Mlle Primerose, il lui dit très bas :

« Je vous prie, ma chère cousine, de ne parler de tout cela à personne ; et dites à Rame de ne pas en parler dans la maison. »

Mlle Primerose lui serra la main en signe d’assentiment et sortit avec Rame.

Quand M. Dormère resta seul avec Georges, il lui dit avec tristesse :

« Vois, Georges, ce que tu as amené par ton indigne conduite. Au lieu d’expier ta méchanceté par un aveu complet de ta faute, tu mens, tu laisses accuser un domestique auquel je suis forcé de te faire faire des excuses. Oh ! Georges, quelle honte pour toi et pour moi ! Crois-tu que je n’aie pas partagé ton humiliation ? Pourquoi ne m’as-tu pas tout avoué quand je te l’ai demandé avec une tendresse qui aurait dû t’ôter toute crainte ? Je ne peux plus te mettre en présence de Mlle Primerose et de Rame, ce malheureux Rame que tu voulais me faire chasser. Ce soir je t’emmène à Paris ; nous