Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/232

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M. Dormère, souriant.

Mais cela va sans dire, ma cousine ; le pauvre Rame peut-il vivre sans « petite Maîtresse » ? »

On convint d’arriver à Plaisance huit jours après le commencement des vacances, quand Georges serait libéré de ses cours. Geneviève se réjouit beaucoup de l’invitation de son oncle et attendit avec impatience le jour du départ. Rame fut enchanté de se retrouver à Plaisance avec Geneviève, qu’il n’appelait plus petite Maîtresse, mais jeune Maîtresse ou jolie Maîtresse. Geneviève lui avait défendu de l’appeler jolie Maîtresse, mais pour la première fois il refusa de lui obéir.

Rame.

Bonne petite Maîtresse, laisser Rame dire jolie Maîtresse ; vous si jolie ! Tout le monde dire : Oh ! la jolie mam’selle ! Oh ! Rame heureux avoir si jolie Maîtresse. Rame fier, Rame content dire : jolie Maîtresse.

Geneviève.

Fais comme tu voudras, mon pauvre Rame ; mais c’est ridicule, je t’assure.

Rame.

Quoi ça fait à Rame ? Moi rire de moqueur ridicule. Moi dire : jolie Maîtresse. »

Tout ce que put obtenir Geneviève fut que Rame ne l’appellerait pas jolie Maîtresse en lui parlant à elle-même ou en sa présence.

Quand Geneviève et Mlle Primerose arrivèrent à la station de Plaisance, elles trouvèrent M. Dormère qui les attendait à la gare avec sa voiture ; elles