Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/304

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Geneviève.

Moi contente d’une lettre de lui ? Donne, mon bon Rame que je voie ce qu’il écrit. »

Rame sortit ; il ne trouva plus Georges, qui s’en était allé dès qu’il avait su que Geneviève acceptait sa lettre.

Geneviève resta quelques instants sans la décacheter.

« Comment ose-t-il m’écrire, et que peut-il avoir à me dire ? »

Elle l’ouvrit pourtant ; un sourire de mépris, puis d’indignation, accompagna la première partie de la lettre ; mais quand elle arriva à la dernière page, elle fut saisie d’une véritable colère.

« Il ose me proposer d’être sa femme ! Il a l’indignité de supposer que je l’aime ! lui un misérable, un voleur, un scélérat, sans honneur, sans pitié, sans cœur ! un lâche qui n’a pas eu le courage de me sauver des indignes accusations de son père ! qui m’a su mourante et qui n’a pas eu pitié de mon désespoir ? Oh ! le lâche ! l’infâme, le monstre !

« Lui répondrai-je ? Aurai-je le courage de lui adresser ma réponse ? Il le faut. Il mérite d’être éclairé sur mes sentiments à son égard. »

Geneviève prit une plume et, d’une main tremblante, elle écrivit les lignes suivantes :


« Monsieur,

« Je vous méprise trop pour répondre sérieusement à la honteuse proposition que vous osez