mon oncle les a jetées par terre ? Ma bonne, sais-tu qui les a apportées et serrées là-dedans ?
Oui, et j’ai oublié de te le dire. C’est Julie, la fille de cuisine ; elle passait devant la porte juste au moment où Monsieur a jeté le panier. Quand il est entré avec Georges dans la salle à manger, elle a pensé que vous seriez bien aises de les retrouver ; elle les a proprement ramassées avec une cuiller, ce qui a été facile à faire, puisque le panier était tombé sens dessus dessous avec les fraises ; elle n’a laissé que celles qui se sont trouvées écrasées et qui touchaient au pavé ; elle a tout nettoyé et elle me les a données quand j’ai été dîner.
Oh ! merci, ma bonne. Comme Julie est bonne ! Dis-lui que je la remercie bien.
Nous allons les manger.
Non, pas à présent ; cela nous empêcherait de déjeuner chez Mme de Saint-Aimar.
Quelle bêtise ! Comment des fraises nous empêcheraient-elles de déjeuner ?
Je ne sais pas ; mais tu sais que mon oncle nous défend de manger si tôt avant les repas.
Mais pas des fraises. Voyons, je commence. »