Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/341

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je ne l’aimerai jamais, et il ne m’aime pas comme m’aime Jacques ; je le vois, je le sens, je le sais.

Mademoiselle Primerose.

Alors tu refuses ?

Geneviève.

Très positivement ; et s’il continue à m’aimer trop, je ne l’aimerai plus du tout.

Mademoiselle Primerose.

Oh, oh ! Comme te voilà fâchée ! Tu es rouge de colère ! Écoute ; je te propose une chose qui me paraît très bien : parles-en à Jacques, consulte-le ; tu te décideras d’après ce qu’il te dira.

Geneviève.

Oui, s’il me conseille de refuser ; non, s’il me conseille d’accepter.

Mademoiselle Primerose.

Mais si tu refuses ainsi de bons partis, tu finiras par rester vieille fille.

Geneviève.

Tant mieux ; je me ferai sœur de charité et j’irai soigner les zouaves de Rome.

Mademoiselle Primerose.

Très bien, ma fille ; c’est une très belle vocation, contre laquelle je ne lutterai certainement pas. Au reste, voici tout juste notre conseiller qui arrive. Bonjour, Jacques ; déjeunes-tu avec nous ?

Jacques.

Si vous voulez bien le permettre.