Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/242

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Désiré, inquiet.

Vous croyez, monsieur Valentin ?

Valentin.

J’en suis sûr. Écoute ce que je te dis, mon ami.

Désiré, donne son tabac à Lucien.

Tiens ! Je ne veux pas être un filou, moi.

Lucien.

Merci, Désiré. Merci, monsieur Valentin.

Valentin.

Et à présent, enfants, que chacun de vous a fait son devoir, j’ai encore quelque chose à dire. Pourquoi fumez-vous ? Pourquoi perdez-vous votre argent à acheter du tabac ? Vous ne savez donc pas le mal qu’il fait ? les maladies qu’il donne ? et l’argent qu’il coûte ? et le temps qu’il fait perdre.

Désiré.

Oh ! quant à l’argent, il ne nous coûte guère ; nous ne fumons déjà pas tant.

Valentin.

Parce que vous êtes encore des enfants.

Lucien, avec dédain.

Oh ! des enfants ! Les enfants ne fument pas !

Valentin, souriant.

Ah ! voilà où le bât vous blesse ! Vous ne voulez pas être des enfants ! Vous voulez faire comme des hommes ! Et vous fumez parce que les hommes fument ! Mais, dis-moi, toi, Désiré, apporte-moi donc ce maillet qui est là-bas dans un coin ?… Non, pas le petit, l’autre, le gros ! (Désiré essaye de le soulever ; il ne peut pas.) Tiens, tu ne peux pas ? Vois donc comme je le manie, moi ! (Il soulève le maillet d’une main et le fait