Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/13

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de dessus le fauteuil sur lequel elle était nonchalamment étendue.

Laurent.

Félicie, tu n’as pas entendu que maman t’a dit d’aller chercher Anne ?

Félicie.

Je suis fatiguée.

Laurent.

Fatiguée ! Tu n’as plus bougé depuis une heure… Mais lève-toi donc, paresseuse ; tu vas voir que tu seras grondée.

Félicie.

Vas-y toi-même.

Laurent.

Ce n’est pas à moi que maman l’a dit.

Félicie.

Parce que tu es trop bête pour trouver quelqu’un.

Laurent.

Alors, pourquoi veux-tu que j’y aille ?

Félicie.

Laisse-moi tranquille ; je te dis que je suis fatiguée ; c’est bien la peine de se déranger pour ces gens-là.

Laurent.

Comme c’est vilain d’être orgueilleuse ! Je vais aller chercher Anne, mais je ne reviendrai pas t’avertir, et tu resteras à la maison ; tu t’ennuieras, et tu n’auras pas de cerises.

Félicie.

Tu ne penses qu’à manger, toi ; avec des cerises on te ferait marcher pendant deux heures.