Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/166

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vée ? je l’ai fait demander il y a une heure à peu près.

Le général.

Oui, elle est là ; je l’ai vue sur la route en revenant.

Madame d’Orvillet.

Alors, partons ; faites vos adieux, mes enfants, et remerciez bien des soins qu’on a eus de vous. »

Les enfants embrassèrent à droite et à gauche. « Adieu Marthe, adieu Aloïs, adieu Célina, adieu Romain, adieu Germain, adieu », adieu, etc., etc.

« Adieu monsieur Laurent, adieu mademoiselle Anne », répondaient des petites voix de tous côtés.

Personne ne dit : « Adieu, mademoiselle Félicie. » Adoucie par le plaisir du galop, elle le sentit et en eut un léger regret.

« Au revoir et pas adieu, mon brave Diloy, cria le général ; viens donc que je te serre la main. »

Le bon chemineau accourut tout joyeux ; Mme d’Orvillet lui dit aussi un adieu amical ; à la surprise générale, Félicie lui tendit la main et dit : « Adieu, Diloy, je vous remercie. »

Avant de monter en voiture, M. d’Alban embrassa Félicie. « Tu veux donc devenir une bonne fille ? lui dit-il. — Je tâcherai, mon oncle », répondit Félicie.

Quant au pauvre chemineau, il avait fortement serré de ses deux mains celle de Félicie et lui avait dit d’une voix émue :

« Oh ! mademoiselle, que vous êtes bonne ! Que je vous remercie ! »