Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/17

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le disait Cunégonde l’autre jour, ils ne sont pas élevés comme nous ; ils sont ignorants, sales ; ils n’osent pas bouger. Anne et Laurent prétendent qu’ils sont amusants, moi je les trouve ennuyeux et bêtes… Mais, tout de même, j’aurais été chez les Germain si j’avais su que maman voulait aller à Castelsot en sortant de chez eux… Qu’est-ce que je vais faire toute seule à présent ?… Mon Dieu, que je suis donc malheureuse !… (Félicie bâille). Je m’ennuie horriblement… Je vais appeler ma bonne. »

Félicie ouvre la porte et appelle :

« Ma bonne !… ma bonne !… Elle ne vient pas… Ma bonne !… Viens vite ! je suis toute seule !… Elle ne m’entend pas ! Je crois qu’elle le fait exprès ! Ma bonne ! ma bonne !

La bonne, arrivant.

Qu’est-ce qu’il y a donc ? C’est vous, Félicie ; par quel hasard êtes-vous ici toute seule ? Je vous croyais sortie avec votre maman.

Félicie.

On m’a laissée toute seule.

La bonne.

Pourquoi cela ? Pourquoi votre maman ne vous a-t-elle pas emmenée ?

Félicie.

Parce qu’elle croyait que j’étais fatiguée.

La bonne.

Fatiguée de quoi donc ? Qu’avez-vous fait pour être fatiguée ?

Félicie.

Rien du tout. C’est que je ne voulais pas aller