Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout au bord de l’étang, et qui se penchait en avant pour allonger sa ligne. Elle avait été contrariée de voir approcher le chemineau ; ses bons sentiments étaient déjà effacés ; elle avait repris son ancienne irritation contre lui.

Quand Diloy lui dit : « Bonjour, mam’selle ; c’est votre oncle qui m’envoie pour vous aider », Félicie ne lui répondit pas et le regarda de son air hautain.

Diloy.

Prenez garde de tomber, mam’selle ; vous êtes bien près du bord, et vous êtes bien penchée en avant.

Félicie.

Je n’ai pas besoin qu’on me conseille ; je sais pêcher.

Diloy.

Je ne me permets pas de vous donner des conseils, mademoiselle. Je vous préviens seulement du danger.

Félicie.

Il n’y a pas de danger, et maman et ma bonne sont là pour venir à mon secours si j’en ai besoin.

Diloy.

Mais si vous tombez à l’eau, mademoiselle, ce ne serait pas votre maman ni votre bonne qui pourrait vous repêcher ; l’eau est profonde à cet endroit ; il y a plus de deux mètres.

Félicie.

Je vous prie de ne pas vous inquiéter de moi.