Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

porter aux Marcotte un dîner complet. Vous voyez que ce n’est pas moi.

Le général.

Qu’est devenue Félicie ?

Gertrude, embarrassée.

Elle était chez ma tante, elle est venue un peu avec moi.

Le général.

T’a-t-elle aidée à porter tes provisions ?

Gertrude, avec hésitation.

Je… je… je lui ai dit que ce n’était pas lourd, mon oncle, que je les porterais bien seule.

Le général.

Et elle t’a laissée faire ?

Gertrude.

Il le fallait bien, mon oncle, puisque je le voulais.

Le général, riant.

Ah ! c’est vrai ! j’oublie que tu es si méchante, qu’on n’ose pas te résister. »

Ils arrivaient chez les Marcotte, qu’ils trouvèrent contemplant de bonne amitié les agréments de leur nouveau logement. Ils déposèrent les provisions ; elles furent reçues avec autant de reconnaissance que de joie. Gertrude retira encore de sa poche deux œufs et un petit paquet de sel et de poivre, puis elle se sauva, pour éviter de nouveaux remerciements.

En revenant, son oncle l’interrogea sur ses occupations habituelles, sur la vie qu’elle menait à la campagne ; elle parla avec animation de sa tendresse pour ses parents, surtout pour sa mère,