Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/345

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Pendant que les sœurs causaient des projets du général, celui-ci avait demandé à Mme de Saintluc la permission de lui faire une visite dans sa chambre.

« Certainement, mon cher général ; avec le plus grand plaisir. »

Le général s’assit en face de Mme de Saintluc.

« Chère madame, lui dit-il, me permettez-vous de vous parler très franchement ?

Madame de Saintluc.

Très volontiers ; vous savez ce que j’aime particulièrement en vous, c’est votre grande franchise.

Le général.

Je vais donc vous dire franchement que je veux acheter la terre des Castelsot. Qu’en dites-vous ?

Madame de Saintluc.

Vous ferez très bien ; c’est une belle et jolie propriété.

Le général.

Mais quand je l’aurai, je m’y ennuierai beaucoup tout seul.

Madame de Saintluc.

Je le crois sans peine ; vous aimez trop votre famille pour vivre en ermite.

Le général.

Mais si je me mariais, je ne serais plus seul, et nous vivrions près d’Hélène.

Madame de Saintluc.

Vous dites nous ? Qui fera le nous ?