Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/119

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Camille, prends garde, on secoue les arbres.

Camille.

Ça ne fait rien, mon chapeau me garantit la tête. »

Et, pendant que les autres se sauvaient, Camille ramassait toujours. Quand son tablier était plein, elle le vidait sur les marrons des quatre plus jeunes, qui sautaient autour de leurs tas à mesure qu’ils grossissaient.

Mais Camille avait beau se dépêcher, se mettre en nage ; elle ne pouvait pas fournir assez de marrons pour rendre les quatre tas aussi gros que les autres, qui avaient chacun leurs ouvriers. L’exemple de Camille avait donné aux enfants l’envie de faire comme elle ; tous s’étaient mis à ramasser les marrons avec une ardeur admirable  : les tas grossissaient à vue d’œil ; ceux des quatre petits augmentaient aussi, mais pas autant.

« Pauvre Camille, tu es fatiguée, dit Gaston en l’arrêtant, pour l’empêcher de continuer sa besogne.

— Repose-toi, pauvre Camille, dit le petit Armand.

— Oui, oui, repose-toi, dirent Paul et Valentine.

Camille.

Mais vos tas ne sont pas assez gros, mes pauvres petits.

Marie-Thérèse.

Ça ne fait rien ; il y en a bien assez à présent ; je ne veux pas que tu te fatigues davantage.

Armand.