Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/148

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La bonne ouvrit l’armoire, tira la souricière ; il y avait une grosse souris étranglée qui pendait par un des trous de la souricière.

« Tenez, la voilà ! » dit la bonne en détachant le fil de fer qui avait étranglé la souris.

Armand.

Mais elle ne bouge pas ! ses yeux sont fermés !

La bonne.

Parce qu’elle est morte ; le fil de fer l’a étranglée.

Armand.

Mais je ne veux pas qu’elle soit morte ! Pauvre souris ! je la voulais vivante.

la bonne.

Pour la prendre vivante, il faut une souricière d’un autre genre, avec une petite porte et un grillage à l’autre bout.

Armand.

Oh ! ma bonne, je t’en prie, va chercher une souricière d’un autre genre, comme tu dis. Je voudrais tant avoir une souris vivante !

Léonce.

Qu’est-ce que tu en feras ?

Armand.

Je la garderai dans une boîte.

Élisabeth.

Elle la rongera et s’échappera par le trou qu’elle aura fait avec ses dents.

Armand.

Alors je l’attacherai par la patte.

Marguerite.

C’est dégoûtant, une souris ; ça sent mauvais.