Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/170

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Mes enfants, remercions-le du fond de nos cœurs. »

Lamalice, enchantée d’avoir si bien employé le souper du méchant Esbrouffe, se souhaita bien vite à la maison ; elle s’y retrouva au moment où la mère Sanscœur apportait leur modeste souper : elle mangea sa part, et de bon appétit, ne regrettant ni ne désirant le poulet gras et la tarte, et se réjouissant d’en avoir régalé la pauvre famille.


« Je suis fatiguée, dit Camille en s’interrompant ; il y a longtemps que je parle.

Valentine.

Quel dommage ! c’est si amusant !

Marguerite.

Quand pourras-tu achever ?

Camille.

Demain soir, si vous voulez.

Sophie.

Il faut bien que nous voulions, puisque tu ne veux pas ce soir.

Camille.

D’ailleurs il est trop tard ; nous allons nous coucher tout à l’heure.

Élisabeth.

Dites-moi, mes amis, ne trouvez-vous pas, comme moi, que Lamalice est un peu méchante ?

Jacques.

Un peu, mais pas trop ; elle a fait peur à ce méchant Esbrouffe ; il n’y a pas grande méchanceté à cela.