Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/345

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À ce nom illustre, le bourgmeister salua profondément et lui offrit ses services pour tout ce qui lui serait agréable. Ma tante demanda qu’on arrêtât promptement l’assassin et qu’on lui fît retrouver sa cassette et sa voiture.

Le bourgmeister offrit à ma tante une chambre où elle pût se retirer et déjeuner pendant qu’il donnerait ses ordres pour l’enquête. Ma tante le remercia et accepta avec plaisir. Le bourgmeister la mena dans une belle chambre et lui envoya une servante pour recevoir ses ordres. Ma tante se reposa un instant, fit sa toilette, aidée de Pulchérie ; ensuite elles déjeunèrent. Elles étaient prêtes à partir quand le bourgmeister vint lui demander de vouloir bien l’accompagner à l’auberge. Ma tante et Pulchérie montèrent en voiture avec le bourgmeister ; Fritz et le postillon suivirent à cheval avec l’escorte. Quand on arriva devant cette auberge, ma tante frémit encore au souvenir du danger qu’elle avait couru. Au bruit que fit la voiture avec son escorte, l’aubergiste sortit et offrit des logements.

« C’est lui ! c’est lui ! s’écria ma tante, arrêtez-le ! »

Cinq ou six soldats se précipitèrent sur l’aubergiste, qui leur demanda d’un air étonné pourquoi on l’arrêtait.

« Pour vol et pour meurtre, dit le bourgmeister.

— Vol de quoi et meurtre de qui ? demanda l’aubergiste.

— Vol de la cassette et de la voiture de Mme la