Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/348

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« Et moi aussi, elle m’a bien amusée, s’écria Sophie en se jetant au cou de Louis et en l’embrassant. Quand tu as commencé, je ne croyais pas que ce serait si bien.

Louis.

C’est qu’il fallait me donner le temps de me mettre en train. En commençant, ça ne va pas.

Pierre.

Mais ça a joliment été après. C’est une des plus jolies histoires que nous avons entendues.

— C’est vrai ! c’est vrai ! dirent tous les enfants.

Marguerite.

Eh bien ! Henri, l’exemple de Louis ne te donne pas de courage ?

Henri.

Non, au contraire ; je suis sûr que je ne pourrais rien trouver, et je ne chercherai seulement pas.

Léonce.

Il faudra bien que tu trouves pourtant, car si tu ne racontes pas, on te chassera de notre société.

Camille.

Ne lui dis pas cela, Léonce, tu lui fais de la peine ; ce n’est pas sa faute, s’il n’a pas le don des histoires.

Henri., pleurant.

Je ne veux pas qu’on me chasse.

Camille.

Non, mon cher petit, on ne te chassera pas ; c’est Léonce qui invente cela.

Sophie.

Il est mauvais, Léonce ; il taquine presque toujours.