Que c’est singulier ! Eh bien ! qu’est-ce que vous faites ? Pourquoi leur tirez-vous la queue ?
C’est pour les vider, pour arracher leurs entrailles, mademoiselle.
Mais vous leur faites mal, à ces pauvres bêtes ! C’est méchant, ce que vous faites, Luche.
Que voulez-vous, mademoiselle ? il le faut bien. La queue serait amère si je ne leur ôtais leurs entrailles. »
Tout en causant, Luche préparait le court-bouillon, c’est-à-dire la marmite ou casserole dans laquelle on devait cuire les écrevisses ; et les enfants virent avec surprise qu’il les mettait dans la casserole toutes vivantes.
Vous n’allez donc pas les tuer ?
Non, mademoiselle, elles vont mourir en cuisant.
Mais c’est très cruel, cela ! c’est abominable ! Pourquoi les faites-vous mourir si méchamment ?
C’est toujours comme cela qu’on accommode les écrevisses : il n’y aurait pas moyen de faire autrement. »
Jeanne et Henriette ne voulurent pas assister