Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/88

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« Tu ne me reconnais donc pas ? dit Valentine entrant tout à fait.

— Oui, je te reconnais ; mais je ne peux pas bouger, répondit tristement Sophie.

Valentine.

Pourquoi cela ?

Sophie.

Parce que ma maîtresse m’a ordonné de rester là jusqu’à ce que j’eusse fini ma leçon.

Valentine.

En as-tu encore beaucoup à faire ?

Sophie.

Je crois bien ; je n’ai pas seulement commencé !

Valentine.

Oh ! que c’est ennuyeux ! Commence vite, pour finir vite, et puis nous irons jouer.

Sophie.

Je ne peux pas finir, car j’en ai trop à faire.

Valentine.

Il faut pourtant que tu finisses.

Sophie.

Non, parce que je ne commencerai pas. Il y a plus d’une demi-heure que je suis ici.

Valentine.

Mais tu ne peux pas rester toute la journée assise devant ton cahier à ne rien faire.

Sophie.

Il le faut bien, puisque j’en ai trop à écrire et à apprendre par cœur.

Valentine.

Écoute, fais-moi voir ce que ta maîtresse t’a laissé à faire.