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LES MALHEURS DE SOPHIE.

terai ma grande voiture à chiens ; vous la garderez tant que cela vous fera plaisir.

paul.

Oh ! merci, Lambert ; ce sera charmant.

sophie.

Partez, Lambert, partez vite.

madame de réan.

Donne-lui le temps de serrer son avoine ; s’il la laissait au milieu de la cour, les poulets et les oiseaux la mangeraient.

Lambert rangea ses sacs d’avoine au fond de la grange et, voyant l’impatience des enfants, partit pour trouver un âne dans les environs.

Sophie et Paul croyaient qu’il allait revenir très promptement, ramenant un âne ; ils restèrent devant la maison à l’attendre. De temps en temps ils allaient voir dans la cour si Lambert revenait ; au bout d’une heure ils commencèrent à trouver que c’était fort ennuyeux d’attendre et de ne pas jouer.

paul, bâillant.

Dis donc, Sophie, si nous allions nous amuser dans notre jardin ?

sophie, bâillant.

Est-ce que nous ne nous amusons pas ici ?

paul, bâillant.

Il me semble que non. Pour moi, je sais que je ne m’amuse pas du tout.

sophie.

Et si Lambert arrive avec l’âne, nous ne le verrons pas.