Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/108

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— Je vous en prie, ma chère maman, dit Marguerite en joignant les mains, envoyez le domestique chercher ma poupée dans la forêt ; je lui expliquerai si bien où elle est qu’il la trouvera tout de suite.

— Comment ! tu veux qu’un pauvre domestique s’en aille par une pluie battante dans une forêt noire, au risque de se rendre malade ou d’être attaqué par un loup ? Je ne reconnais pas là ton bon cœur.

— Mais ma poupée, ma pauvre poupée, que va-t-elle devenir ? Mon Dieu, mon Dieu ! elle sera trempée, salie, perdue !

— Chère enfant, je suis très peinée de ce qui t’arrive, quoique ce soit par ta faute ; mais maintenant nous ne pouvons qu’attendre avec patience jusqu’à demain matin. Si le temps le permet, nous irons chercher ta malheureuse poupée. »

Marguerite baissa la tête et s’en alla dans sa chambre en pleurant et en disant qu’elle ne dormirait pas de la nuit. Elle ne voulait pas se coucher, mais sa bonne la mit de force dans son lit ; après avoir sangloté pendant quelques minutes, elle s’endormit et ne se réveilla que le lendemain matin.

Il faisait un temps superbe : Marguerite sauta de son lit pour s’habiller et courir bien vite à la recherche de sa poupée.

Quand elle fut lavée, coiffée et habillée, et qu’elle eut déjeuné, elle courut rejoindre ses amies et sa maman, qui étaient prêtes depuis longtemps et qui l’attendaient pour partir.