Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/140

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heureuse d’avoir obtenu son pardon, mais je ne me sentais aucun désir de vengeance ; je sais combien est terrible la punition dont elle était menacée, et j’avais aussi peur pour elle que j’aurais eu peur pour moi-même. »

Camille et Madeleine embrassèrent encore Sophie ; puis toutes quatre dirent adieu à Palmyre et à la mère Louchet, et rentrèrent à la maison, car la cloche du dîner venait de sonner.




XIV

DÉPART


Sophie avait peur de rentrer au salon. Elle pria ses amies d’entrer les premières pour que sa belle-mère ne l’aperçût pas ; mais elle eut beau se cacher derrière Camille, Madeleine et Marguerite, elle ne put échapper à l’œil de Mme Fichini, qui s’écria :

« Comment oses-tu revenir au salon ? Crois-tu que je laisserai dîner à table une voleuse, une menteuse comme toi ?

— Madame, répliqua courageusement Madeleine, Sophie est innocente ; nous savons maintenant qui a bu votre vin ; elle a dit vrai en vous assurant que ce n’était pas elle.