Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/149

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phie, qui doit obéir à Dieu et respecter sa belle-mère, doit demander de devenir assez bonne pour l’attendrir et s’en faire aimer.

Marguerite.

Je veux bien que Mme Fichini devienne bonne, mais je voudrais bien qu’elle restât toujours là-bas et qu’elle nous laissât toujours Sophie.

Madame de Fleurville.

Ce que tu dis là fait l’éloge de ton bon cœur, Marguerite ; mais, si tu réfléchissais, tu verrais que Sophie serait plus heureuse aimée de sa belle-mère et vivant chez elle, que chez des étrangers, qui ont certainement beaucoup d’amitié pour elle, mais qui ne lui doivent rien, et desquels elle n’a le droit de rien exiger.

Sophie.

C’est vrai, cela, Marguerite : si ma belle-mère pouvait un jour m’aimer comme t’aime ta maman, je serais heureuse comme tu l’es, et je ne serais pas inquiète de ce que je deviendrai dans quelques mois.

Marguerite, soupirant.

Et pourtant j’aurai bien peur quand Mme Fichini reviendra.

Sophie

Et moi aussi.

On se leva de table ; les mamans restèrent au salon pour travailler, et les enfants s’amusèrent à bêcher leur jardin ; Camille et Madeleine char-